lundi 16 avril 2012
mercredi 11 avril 2012
Chinese Man - Remix With The Sun
http://www.chinesemanrecords.com
http://www.myspace.com/chinesemanrecords
Origine du Groupe : France
Style : Remix , Alternative , Electro , Dubstep , Abstract Hip Hop
Sortie : 2012
Tracklist :
01.The Mourning Sun feat Jeru The Damaja
02.One Past Remix by OBF
03.Saudade feat Femi Kuti and Liliboy (Deluxe)
04.Stand! (Extended Version) feat Plex Rock
05. Racing With The Sun Remix by Deluxe
06.Down Remix by Scratch Bandits Crew
07.In My Room feat Chali 2Na
08.Get Up Remix by Leyan and Tomapam
09.Ta Bom feat Tumi and General Elektriks
10.Miss Chang Remix by Tha Trickaz
11.Racing With The Sun Remix by Iration Steppas
12.In My Room Remix by DJ Suv
13.The King (The Libra Priest Suite) Remix by DJ Simbad
Exploitation de gaz de Schiste et radioactivité
M a r s 2 0 1 1 - n ° 5 1
Commission de Recherche et d’Information
Indépendantes sur la Radioactivité
CRIIRAD
GAZ DE SCHISTE
SIGNALISATION
DES RISQUES RADIOLOGIQUES
SYNDROME DES BALKANS
MOBILISATION CONTRE
L’ARRETE DU 5 MAI 2009
Tél : 04 75 41 82 50 - Email : contact@criirad.org - Site web : www.criirad.org
Julien Syren
GAZ DE SCHISTE ET RADIOACTIVITE
Dans un contexte de raréfaction des hydrocarbures classiques et de
volonté d’indépendance énergétique des pays occidentaux, la ruée
vers les ressources « non conventionnelles », partie d’Amérique du
Nord, est en passe d’atteindre l’Europe.
Les multiples conséquences environnementales et sanitaires de l’extraction
des hydrocarbures suscitent une forte inquiétude : en France,
les projets d’exploration de gaz de schiste ont provoqué depuis quelques
mois une mobilisation croissante relayée par les médias et dont
vous avez probablement entendu parler.
La CRIIRAD présente dans cet article les risques peu connus d’exposition
à la radioactivité causés par l’exploitation de ces réserves, que ce soit du
fait des caractéristiques des roches exploitées ou des techniques de traçage
employées pour l’étude des caractéristiques des gisements.
Le gaz de schiste : une exploitation en forte expansion
Depuis une vingtaine d’années, la production de gaz « non conventionnels » est en forte augmentation aux Etats-Unis. En 2009, elle représentait 55% de la production totale de gaz (31% pour le gaz de réservoir compact,
15% pour le gaz de schiste et 9% pour le gaz de houille (1) . C’est le gaz de schiste qui connaît actuellement la plus forte expansion : sa production
a été multipliée par plus de 10 entre 2000 et 2010 (2) . On estime que les réserves mondiales de gaz de schiste dépassent celles de gaz naturel conventionnel (3).
En France, des permis d’exploration d’hydrocarbures ont été accordés en 2010 sur plus de 10 000 km2, principalement dans le sud-est (permis de Nant : 4 414 km2, permis de Montélimar : 4 327 km2, permis de Villeneuve
de Berg : 931 km2), mais également en Franche-Comté (permis de
Pontarlier, 1 470 km2), en Île de France, dans le Nord-Pas de Calais, Plusieurs demandes de permis sont
par ailleurs en cours d’instruction (permis de Brignoles dans le Var, 6 781 km2 ; permis de Cahors, 5 710 km2 ; …).
1. (B. Weymuller, « Les perspectives du “shale gas” dans le monde », Note de l’Ifri, décembre 2010, p.22.
2. Ibid., p.18.
3. Association Suisse de l’Industrie Gazière, « Le gaz de schiste : une nouvelle ressource de gaz naturel ? »,
Information de base.
PERIMETRES DES TITRES MINIERS D’HYDROCARBURES
Situation au 1er janvier 2011
Source : Bureau Exploration Production des Hydrocarbures
www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/france_tm_01_2011.pdf
Hydrocarbures « conventionnels » et « non conventionnels » : définitions
Les hydrocarbures sont des composés organiques composés essentiellement
d’atomes de carbone et d’hydrogène. Les hydrocarbures fossiles,
qui proviennent de la décomposition de matière organique entre deux
couches sédimentaires, se trouvent sous forme gazeuse (gaz naturel),
liquide (pétrole) ou solide (charbon). Ils représentent de loin la principale
source mondiale d’énergie : en 2008, 81,3% de l’énergie primaire était fournie
par l’ensemble pétrole (33,2%), charbon (27%) et gaz naturel (21,1%),
contre 5,8% pour le nucléaire (1).
Il existe des réserves d’hydrocarbures « conventionnelles », facilement
exploitables dans les conditions technico-économiques actuelles, et des
réserves « non conventionnelles », situées dans des gisements plus difficilement
exploitables car moins accessibles ou moins perméables.
Dans le cas du gaz naturel, les principaux types de réserves « non conventionnelles
» sont :
- le « gaz de houille », ou grisou, contenu dans les veines de charbon,
- le « gaz de réservoir compact », formé dans une roche mère comparable
aux gisements conventionnels, mais ayant migré dans un réservoir compact
et peu perméable ;
- le « gaz de schiste », piégé dans la roche mère peu perméable dans
laquelle il s’est formé.
L’exploitation des réserves de gaz non conventionnelles a été rendue possible
par la mise au point de nouvelles techniques d’extraction, combinant
la fracturation hydraulique et le forage horizontal.
L’avantage de ces réserves provient du fait que les gaz issus de réservoirs
« non conventionnels » ont une composition chimique très proche de celles
des gisements conventionnels et sont facilement utilisables après leur
extraction. Ce n’est pas le cas des pétroles ou huiles non conventionnelles
(sables bitumineux, pétroles lourds, schistes bitumineux) : la transformation
de ces réserves en produits commerciaux après leur extraction nécessite
un traitement chimique lourd (2).
Radioactivité des formations exploitées ou traversées
Comme tous les constituants de la croûte terrestre, les gisements d’hydrocarbures contiennent des radionucléides
naturels, comprenant principalement l’uranium 238 et ses descendants (dont le radium 226 et le radon 222), le thorium 232 et ses descendants (dont le radium 228), ainsi que le potassium 40.
La teneur en radionucléides des gisements d’hydrocarbures est variable, mais peut parfois être très élevée, lorsque des conditions physico-chimiques particulières ont favorisé la précipitation ou l’absorption, dans les roches en formation, de l’uranium et/ou du thorium contenus notamment dans les eaux (4).
C’est le cas, par exemple en Suède, de schistes alunifères ou « alum shale » à partir desquels du pétrole et de
l’uranium ont été produits au milieu du XXème siècle. Ces schistes ont également été exploités pour la fabrication
de parpaings largement utilisés dans l’industrie du bâtiment, jusqu’à ce que l’on se rende compte que leur forte teneur en uranium entraînait une production importante de radon (5) .
Le cas de la Suède, où la moitié des habitations construites dans lesannées 50 et 60 contenaient des parpaings
en alum shale, a d’ailleurscontribué, dans les années 70, à la mise en évidence de l’importance du risque lié au radon (deuxième causede cancer du poumon après le
tabac) dans l’habitat (6).
On peut également citer les schistes noirs de Marcellus, qui font partie del’un des 7 principaux gisements de gaz de schiste d’Amérique du Nord.
L’United States Geological Survey (USGS) a analysé 4 échantillons de schistes de Marcellus issus de forages
réalisés dans les états de New-York et
de l’Ohio.
L’activité massique en uranium 238 était de 3 à près de 30 fois plus élevée que la moyenne de l’écorce terrestre (40 Bq/kg).
Transfert de la radioactivité vers la surface L’exploitation du gaz de schiste emploie la fracturation hydraulique.
Cette technique consiste à injecter dans un puits, d’abord vertical puis horizontal (afin d’augmenter la surface
de contact avec la couche exploitée), un fluide sous haute pression composé d’eau et/ou d’air ainsi que d’additifs chimiques), de manière à fracturer la roche initialement compacte et peu perméable. Un « proppant » (sable, microbilles de céramique, …) est ensuite injecté dans les fractures afin d’éviter leur fermeture, puis le gaz issu des fractures est remonté à la surface par le pompage du fluide de fracturation.
Le processus d’extraction peut favoriser le transfert et la concentration des radionucléides contenus dans la formation exploitée, et en particulier du radium 226 dont l’activité volumique est souvent élevée dans les eaux
d’origine des gisements.
A titre d’exemple, parmi 215 échantillons d’eau issue de 7 formations pétrolifères majeures, plus de 50%présentaient une activité en radium 226 dissous supérieure à 3,7 Bq/l, les valeursextrêmes dépassant 300 Bq/l7. Ces données peuvent être comparées à la valeur guide pour les eaux de consommation fixée par le Ministère
de la Santé à 0,1 Bq/l pour l’activité alpha globale à laquelle contribue notamment le radium 226.
Les principaux phénomènes de pollution radioactive engendrés par l’exploitation des gisements sont présentés
ci-dessous.
1. Radium dans le tartre des canalisations.
Afin de faire remonter correctement à la surface les débris de roches produits par le forage, de la barytine
(ou sulfate de baryum) est incorporée aux fluides de forage dans le but d’augmenter leur densité (8). Le radium,
contenu dans l’eau initialement présente dans la formation exploitée, peut réagir avec la barytine et se déposer sous forme de tartre dans les tubes de forage et les canalisations de surface (9). Le problème de laradioactivité dans l’industrie des hydrocarbures a été mis en évidence
dans les années 1980 lorsque les marchands de ferraille commencèrent à détecter de manière récurrente des
niveaux de radioactivité élevés sur les cargaisons de canalisations de champs pétrolifères (10). Une étude portant
sur les déchets solides issus des champs pétrolifères et stockés en Louisiane en 1992 montrait que 46%
des fûts présentaient une concentration totale en radium 226 et radium
228 supérieure à 1 110 Bq/kg, ce qui les assimilait à des déchets radifères.
Dans les cas extrêmes, de très petites quantités de tartre dépassaient 10 millions de Bq/kg (11).
2. Eau : contamination des nappes suite à la fracturation hydraulique.
Les opérations de forage et la fracturation hydraulique peuvent provoquer letransfert des éléments radioactifs issus des formations exploitées vers un réseau hydrogéologique (nappes phréatiques, réseau karstique) qui en
était séparé auparavant.
3. Eau / boues : rejet d’effluents radioactifs liquides lors de la remontée des fluides de forage.
Le fluide de fracturation, qui peut être utilisé à plusieurs reprises, peut se concentrer progressivement en radium dissous (12) lors de sa mise en contact avec le gisement exploité. Le radium contenu dans les boues extraites du forage peut s’accumuler dans les citernes et les bassins utilisésle long de la chaîne d’extraction (13).
Même dans le cas où les autorités fixeraient des limites à ne pas dépasser pour la teneur de ces rejets en polluants, les études effectuées par la CRIIRAD autour des mines d’uranium ont montré
1/ qu’il était souvent difficile de trouverdes techniques de traitement suffisammentefficaces pour respecter ces limites et que
2/ même lorsque les rejets respectent les limites, les phénomènes de reconcentration dans le milieu naturel
en aval des rejets sont fréquents.
4. Air : émanation de radon. Le radon issu du gisement exploité peut être remonté en surface en même temps
que le gaz naturel. Les descendants du radon 222, et en particulier le plomb 210 (dont la période est de 22
ans) et le polonium 210 se déposent sur la surface intérieure des lignes d’entrée et de traitement du gaz ainsi
que des vannes et des pompes (14).
Les différentes voies d’exposition liées à cette pollution correspondent à l’irradiation
gamma provenant des sols et des équipements contaminés, l’inhalation de poussières, l’ingestion d’eau et l’accumulation de gaz radon, produit par désintégration du radium, dans les bâtiments construits sur les zones concernées.
Compte tenu de ces risques, l’extraction des hydrocarbures devrait être soumise aux contraintes des catégories
d’activités professionnelles « mettant en oeuvre des matières premières contenant naturellement des radionucléides
non utilisés en raison de leurs propriétés radioactives » au sens de l’arrêté interministériel
du 25 mai 2005. Ce n’est pas le cas à l’heure actuelle, puisque cette activité ne figure pas dans la liste des
catégories visées par cet arrêté. Cette liste peut toutefois être mise à jour« chaque année, si les résultats des études réalisées en application du présent arrêté le justifient ». La CRIIRAD adressera un courrier à l’Autorité de Sûreté Nucléaire afin de vérifier si des études de prise en compte du risque lié à la radioactivité dans les projets d’extraction des hydrocarbures sont bien menées.
Utilisation de traceurs radioactifs
Depuis les années 60, les exploitants de gisements d’hydrocarbures utilisent des traceurs radioactifs afin évaluer, entre autres, les caractéristiques des fractures formées autour des forages.
Le principe consiste à ajouter des substances contenant un ou plusieurs radionucléides aux agents de soutènement
(proppant) injectés dans les fissures afin d’éviter leur fermeture, puis à mesurer le rayonnement émis par les désintégrations au moyen de radiamètres ou de spectromètres déplacés à l’intérieur du forage.
A titre d’exemple, un article de la revue Geophysics datée d’octobre 1988 (15) décrit une méthode basée sur
l’injection simultanée de plusieurs radionucléides, parmi lesquels lescandium 46 (période : 84 jours), le
chrome 51 (période : 28 jours), l’argent 110m (période : 252 jours), l’antimoine 124 (période : 60 jours), l’iode
131 (période : 8 jours), l’iridium 192 (période : 74 jours) et l’or 198 (période : 2,7 jours). Nous vous rappelons que la période d’un élément radioactifcorrespond au temps au bout duquel l’ activité de l’élément a été divisée
par 2.
Il faut attendre 10 périodes pour que l’activité soit divisée par 1 000, mais selon l’activité initiale injectée, la quantité de périodes au bout desquelles la quasi-totalité de l’élément a disparu peut être beaucoup plus importante.
Une technique développée récemment (16) est basée sur l’utilisation d’un marqueur initialement non radioactif,
mais activé par une source neutronique après avoir été injecté dans les fractures. Le marqueur activé émet des
rayonnements gamma détectés par la même méthode que dans le cas d’un traceur initialement radioactif.
Conclusion
Le 4 février 2011, le ministère du Développement durable et le ministère de l’Economie, des Finances et de
l’Industrie ont lancé une mission d’inspection destinée à évaluer les « enjeux économiques, sociaux et environnementaux » des gaz et huiles de schiste.
Une fois de plus, l’Etat ne s’est pas soucié d’évaluer les risques avant de délivrer les autorisations d’exploration, mais après que les prospections aient débuté, et seulement sous la pression grandissante de l’opinion publique.
Il est intéressant de noter que cette mission d’inspection a été confiée au Conseil général de l’environnement et
du développement durable (CGEDD) ainsi qu’au Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies
(CGIET), ancien Conseil Général des Mines.
Pour cet organisme, qui a déjà obligatoirement été consulté avant l’attribution de chaque permis d’exploration17,
le conflit d’intérêt est manifeste.
Compte tenu des risques potentiels, il convient de suspendre les autorisations tant que n’aura pas été conduite une expertise réellement indépendante et pluraliste sur l’impact des technologies mises en oeuvre, que ce soit pour l’exploration ou pour l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels et plus particulièrement du gaz de schiste.
Il est par ailleurs nécessaire que le public dispose de garanties en ce qui concerne le respect de ses droits à l’information et de participation aux décisions.
Sur le plan radiologique, pour chaque projet de concession, et ce avant la phase exploratoire, l’étude d’impact
devrait notamment inclure :
- une évaluation des caractéristiques radiochimiques des formations explorées,mais également de toutes les formations traversées par les forages avant d’y parvenir,
- un point zéro de la radioactivité des eaux de surface et souterraines ainsi que du radon dans l’air ambiant,
- la description précise des techniques de traçage envisagées pour l’étude des forages.
1. International Energy Agency, « 2010 Key World Energy Statistics ».
2. B. Weymuller, « Les perspectives du shale gas dans le monde »,
Note de l’IFRI, décembre 2010, p.4.
4. R. Coppens, “La radioactivité des roches”, Que sais-je, PUF, 1964.
5. J.J. Dyni, « Geology and resources of some world oil-shale deposits », USGS, Scientific investigations
report 2005-5294.
6. G.A. Swedjemark, « The history of radon from a swedish perspective », Radiation Protection Dosimetry
(2004), Vol. 109, N°4, pp. 421-426.
7. USGS, “Naturally occurring radioactive materials (NORM) in produced water and oil-field equipment – An
issue for the energy industry”, Fact Sheet FS-142-99, september 1999. (données initiales en pCi converties
par la CRIIRAD en Bq).
8. L. Albouy, “La barytine”, Mémento roches et minéraux industriels, BRGM, août 1993. Selon ce document,
la barytine représente jusqu’à 40% des constituants des boues de forage pétroliers.
9. L. Sumi, “Shale gas : focus on the Marcellus Shale”, Oil & Gas Accountability Project / Earthworks, may
2008, p.14.
10. USGS, Ibid.
11. Ibid.
12. M. Resniloff, E. Alexandrova, J. Travers, ibid.
13. L. Sumi, ibid., p.14
14. Ibid., p.14
15. R.R. Pemper & al., « Hydraulic fracture evaluation with multiple radioactive tracers », Geophysics, Vol.
53, N°10 (October 1988), p.1323-1333.
16. R.R. McDaniel (SPE) & al., “Determining propped fracture width from a new tracer technology”, SPE
Hydraulic Fracturing Technology Conference, 19-21 January 2009, The Woodlands, Texas, © 2009, Society
of Petroleum Engineers.
17. http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-demande-de-permis-de-recherches.html.
Cambodge : Les cartes des violations des droits humains
Traduction publiée le 1 Avril 2012 18:52 GMT
pour http://fr.globalvoicesonline.org
La carte ci-dessous montre les différentes violations des droits humains au Cambodge. Quand vous accédez à la page, elle montre les plus récentes violations enregistrées sur Sithi, représentées par des symboles rouges. Vous pouvez faire des recherches en sélectionnant un droit humain, une victime, un auteur présumé, un lieu ou une date.Les conflits fonciers ont augmenté ces dernières années et nombre d'entre eux sont liés à des projets de développement (fr) qui ont déplacé (fr) des centaines de milliers d'habitants.
D'après nos recherches, 223 conflits concernant le domaine public ont été rapportés durant ces quatre dernières années, depuis 2007…Selon nos informations, la province comptant le plus grand nombre de conflits immobiliers est celle de Phnom Penh, qui abrite la capitale et plus grande ville du pays, avec 10% de tous les conflits immobiliers.
Le Cambodian Daily Weekend a publié un article sur la contestable pratique des concessions foncières au Cambodge.
3 936 481 hectares ont été octroyés comme concessions foncières minières et économiques, ce qui représente 22% de la surface du CambodgeAutre thème : la carte ci-dessous montre les lieux où des journalistes ont été tués au Cambodge.
1 900 311 hectares ont été octroyés comme concessions minières à des sociétés recherchant des métaux précieux comme l'or, le minerai de fer, le cuivre et la bauxite
2 036 170 hectares ont été octroyés pour des cultures agro-industrielles comme l'héveas, le sucre et le manioc, une surface équivalente à 53% de la terre arable du Cambodge.
346 000 hectares des terres qui ont été octroyées font partie des zones de conservation gérées par le ministère de l'environnement, soit 10% des zones protégées par le ministère
400 000 personnes dans 12 provinces ont été touchées par les conflits fonciers depuis 2003, généralement après que des concessions aient été octroyées dans leur région, rapporte Licadho
Global Voices a déjà parlé de la carte des prisons (fr) de Licadho, un autre groupe militant pour les droits humains. Ci-dessous, une carte de la liberté d'expression élaborée par ce groupe.
Autres cartes
Une carte des membres du parlement est aussi maintenant disponible en ligne. Depuis le mois dernier, une carte des coupures d'électricité prévues à Phnom Penh est aussi publiée. On trouve aussi des cartes des rues, des restaurants, des agences de service public, des commerces et des hôtels de Phnom Penh. Un site internet a été lancé pour surveiller le développement des infrastructures et autres questions liées au développement au Cambodge même si les chercheurs travaillant sur ces cartes se plaignent des coûts prohibitifs pratiqués par les Archives nationales.
Lire cet article en d'autres langues:
Malagasy | · Zon'Olombelona An-Tsarintany Ao Kambodza |
Português | · Camboja: Mapeamento de Direitos Humanos |
বাংলা | · ক্যাম্বোডিয়ায় মানবাধিকার মানচিত্র |
Svenska | · Mänskliga rättigheter kartläggs i Kambodja |
English | · Human Rights Mapping in Cambodia |
L’histoire expurgée de la guerre d’Algérie
Décembre 2000 : devant l’émoi suscité par la publication, dans Le Monde, de nouveaux témoignages sur la torture, le premier ministre estime qu’il s’agit là de « dévoiements minoritaires ». Première contrevérité. Mais il n’est pas hostile, ajoute-t-il sans rire, à ce que les historiens fassent la lumière sur ces « dévoiements » : deuxième contrevérité... Contrairement à son engagement du 27 juillet 1997, et sauf dérogation durement arrachée, les archives les plus sensibles ne sont toujours pas consultables.
1957-2001 : depuis quarante-quatre ans, de Guy Mollet à M. Lionel Jospin, la France officielle vit dans la culture du mensonge. Fait mine de vouloir s’informer et bloque le libre accès à l’information. Avoue à demi (« La France a éprouvé quelque difficulté à regarder sa propre histoire avec lucidité », dit M. Jospin), puis se rétracte. Et ne veut rien savoir. Ou le moins possible. Et, lorsqu’un général déclare au journal télévisé de 20 heures qu’il a, de sa propre main, et au mépris de toutes les lois de la guerre, exécuté froidement vingt-quatre prisonniers algériens, fait la sourde oreille.
Au demeurant, sans le moindre remords. Si forte aussi est la conviction, largement partagée par les citoyens, y compris des historiens et des enseignants, que, malgré d’inévitables et « regrettables » « bavures », la France a beaucoup apporté - des routes, des hôpitaux, des écoles, comme on sait... - aux peuples qu’elle a soumis.
« Oui, la colonisation a eu du positif, affirme B.D., professeur en classe préparatoire dans l’un des deux lycées parisiens où se concentre l’élite de demain. On a quand même légué à l’Algérie des infrastructures modernes, un système éducatif, des bibliothèques, des centres sociaux... Il n’y avait que 10 % d’étudiants algériens en 1962 ? C’est peu, bien sûr, mais ce n’est pas rien ! »
Bonne conscience des uns, mauvaise foi des autres : c’est dans cette atmosphère d’autosatisfaction, de déni permanent et d’occultation à tout prix d’une réalité épouvantable (lorsqu’on l’examine sans lunettes tricolores) que s’inscrit, dans les écoles, l’enseignement de l’histoire. Chapeauté par un pouvoir politique, tous partis confondus, qui entend maintenir les citoyens dans l’ignorance, tout en leur faisant croire qu’il les informe, cet enseignement est incapable d’instruire les jeunes sur les réalités du système colonial - la négation absolue qu’il représente de l’être humain comme des valeurs proclamées de la République - pas davantage qu’il ne leur permet de comprendre ce que, jusqu’au 10 août 1999, on se refusait, officiellement, à appeler une guerre.
Instructions ministérielles, programmes, horaires, manuels, tout l’arsenal pédagogique est mis en oeuvre pour que les élèves des écoles, des collèges et des lycées en sachent le moins possible.
Tout commence dès l’école élémentaire. Où l’instituteur doit survoler en cinq ans deux mille ans d’histoire. « La colonisation ? Oui, j’en parle, très vite, dit l’un d’eux. Mais les photos du livre complètent le cours. » Ou le contredisent (éventuellement) : presque toutes donnent une image positive de l’occupation française. Algérie 1860, de gentils petits « indigènes » boivent la parole du maître, des colons mettent en valeur des terres (Hachette (1)).
L’instituteur, sans doute, peut en faire un commentaire critique, mais, le plus souvent, il ne veut pas « choquer » de « jeunes esprits », et, comme le reconnaît notre interlocuteur, « on n’insiste pas trop sur les mauvais côtés de la colonisation ». Nul doute que ces « côtés »-là sont vite oubliés, d’autant plus qu’aucune photo - enfumades de Bugeaud, coups de matraque, enfants loqueteux, gourbis misérables - n’en donne la moindre idée.
En guise d’histoire, de la propagande. La plus grossière qui soit. La plus cynique. Autant par ce qu’elle tait que par ce qu’elle célèbre : rien n’est dit aux élèves, qui étudient en 4e « le partage du monde », des pillages et exactions de toutes sortes auxquels ce partage a donné lieu ; tout les incite, au contraire, à admirer la belle « aventure intellectuelle » qu’a représentée pour les Européens l’exploration du monde du XIXe siècle. « On sera attentif, précisent les instructions officielles de 1995, aux aspects culturels du phénomène : développement des sociétés de géographie, essor de l’ethnologie (2)... » De l’utilité du « bon sauvage »...
Des programmes réduits et réducteurs
MIS en condition par leurs années d’école et de collège, les élèves sont prêts, au lycée, à accepter sans le moindre esprit critique (puisqu’on a tout fait pour l’étouffer) la version tronquée, expurgée et globalement propre de la guerre d’Algérie.
A condition, naturellement, que l’enseignant la prenne comme objet d’étude. La guerre d’Algérie n’est pas expressément mentionnée dans le programme de 3e, ou dans cette partie du programme, elle-même réduite à la portion congrue, qui permet de l’aborder : « De la guerre froide au monde d’aujourd’hui (relations Est-Ouest, décolonisation, éclatement du monde communiste). »
« Les programmes actuels sont beaucoup plus réduits, et réducteurs, que les précédents, constate O.D., professeur agrégé. Loin de former un chapitre à part, la décolonisation ne représente plus qu’un paragraphe dans l’étude des relations internationales de 1945 à nos jours. Autrement dit, presque rien. Quel temps peut-on consacrer à la guerre d’Algérie lorsqu’on doit expliquer la conférence de Bandung, la décolonisation de l’Inde, de l’Indonésie, de l’Indochine ? Une heure, c’est déjà beaucoup, et les manuels sont très succincts : conformes aux programmes de 1989, les nouveaux accordent moins de place à la décolonisation qu’à la colonisation et à la seconde guerre mondiale. »
Sur la table, dans la « salle des profs », quelques spécimens. « En Algérie, la répression et la guerre (1954-1962) répondent à la guérilla menée par le FLN » (Bréal, 3e). Mais pourquoi cette « guérilla » ? La chronologie, dans la partie « documents », n’explique rien, et pas davantage les extraits d’un discours de Bigeard. Le Magnard fait encore mieux : dans la partie « cours », il « liquide » en cinq lignes la guerre d’Algérie et publie comme « documents » quatre photos peu suggestives (par exemple, un bureau de vote à Alger en 1962).
Ecole élémentaire, collège, lycée : austérité jospinienne oblige - le régime maigre, pour tous, est de rigueur.
Les « terminales » ne sont pas mieux servis. Et ne sont même pas en état, pour la plupart, d’entendre les propos sensés qu’un enseignant, éventuellement, peut leur tenir : le matraquage idéologique auquel ils ont été soumis les années précédentes les rend souvent insensibles à un contre-discours. « Seuls ceux dont la famille a été touchée posent des questions, observe G.R., professeur agrégé dans un lycée de province. Les autres prennent des notes, gentiment. Comme j’en prenais quand, en classe, on me parlait de la guerre de 14... »
Abreuvés d’images qui célèbrent, même si elles ne la nomment pas, la « mission civilisatrice » de la « métropole », ignorant presque tout des profits (matériels, symboliques) que « métropolitains » et colons tiraient de l’exploitation du peuple algérien, n’ayant jamais eu l’occasion d’analyser le système colonial dans ses manifestations « concrètes », telles que les ont subies les colonisés (racisme - dont aucun manuel, excepté le Bréal de terminale, ne dit mot -, injustices de toutes sortes, inégalités économiques, sociales, politiques, culturelles), ils ne sont pas à même de comprendre pour quelles raisons, sinon leur « fanatisme » ou leur « ingratitude », les « musulmans » se sont révoltés, ni pourquoi la France s’est opposée si violemment à leur « émancipation », comme disent pudiquement les livres de classe.
« Comme les Algériens n’apparaissent pas dans leur condition d’"indigènes" et leur statut de sous-citoyens, comme l’histoire du mouvement nationaliste n’est jamais évoquée, comme aucune des grandes figures de la résistance - Messali Hadj, Ferhat Abbas - n’émerge ni ne retient l’attention, dit Benjamin Stora, bref, comme on n’explique pas aux élèves ce qu’a été la colonisation, on les rend incapables de comprendre pourquoi il y a eu décolonisation. »
« C’est vrai, admet Jean-Pierre Rioux, inspecteur général d’histoire, la décolonisation arrive un peu ex-abrupto. Mais rien n’interdit au professeur de combler les lacunes. » Rien non plus ne l’y oblige ; tout l’incite, au contraire - et d’abord, la façon même, quasi clandestine, dont la guerre d’Algérie s’insère dans le programme -, à ne pas s’attarder sur une question « mineure ».
De la même manière qu’en 3e, et selon la même logique de désinformation, ou d’information au rabais qui sévit dans l’ensemble des programmes d’histoire, la guerre d’Algérie n’est pas l’objet, en terminale, d’un chapitre particulier.
Elle n’est même mentionnée, comme telle, dans aucune des sections du programme - le monde de 1939 à nos jours. « Elle est repoussée dans les coins », constate l’historien Gilles Manceron. Marginalisée. Etudiée éventuellement comme exemple dans la rubrique Emancipation des peuples colonisés (« Certains collègues l’expédient en quelques mots et préfèrent insister sur l’Inde ou l’Indonésie », assure L.P., professeur agrégé), elle peut aussi être abordée en rapport avec la fin de la IVe République, c’est-à-dire comme une affaire française (qui a mal tourné) et dans une perspective avant tout hexagonale. « On a pour mission de présenter aux élèves un paysage vu du côté français », confirme l’inspecteur général Rioux.
Ne pas surcharger l’élève de mauvais souvenirs
IL n’est donc pas étonnant que beaucoup d’enseignants ne s’y attardent pas. Non (ou pas seulement) à cause du manque de temps et de la surcharge des programmes, mais parce que ce paysage-là n’est pas particulièrement plaisant à contempler. Evoquer les horreurs que l’armée française a commises, la lâcheté et la duplicité des divers gouvernements, les compromissions des partis, de gauche comme de droite, en gêne plus d’un : « La guerre d’Algérie n’est pas très bien placée dans une vision du politiquement correct qui découlerait tout entier du plus jamais ça après Auschwitz », convient l’inspecteur général Rioux, qui ne semble pas souhaiter, au demeurant, qu’on s’y arrête trop longtemps.
Et de poursuivre : « Au nom de quoi faudrait-il s’attarder délibérément sur la guerre d’Algérie ? Pourquoi ne pas s’attarder sur la guerre du Vietnam ou le Kosovo ? C’est un peu sans fin. Et au détriment d’aspects plus flatteurs ou plus positifs du siècle. Nous n’attirons pas assez l’attention des élèves sur ce qu’a été le développement des médias ou le développement des sciences et des techniques Je ne suis pas sûr qu’on prépare bien les jeunes à comprendre des révolutions du type Internet. Et puis, il y a d’autres échéances civiques : l’Europe, par exemple. C’est aussi important qu’un long épilogue sur la guerre d’Algérie. »
Affaire entendue - et classée : comme les élèves ne doivent pas être « les otages du devoir de mémoire », selon l’inspecteur général Jean-Louis Nembrini, il n’est donc pas question de les surcharger de (mauvais) souvenirs. Et le mieux (dans cette optique) est de s’en tenir aux quelques repères, toujours très maigres, que proposent les manuels.
Légèrement retouchés, ils parlent bien de guerre. Mais, comme effrayés de leur audace, ils n’en disent pas plus : de quelle guerre s’agit-il ? D’une guerre de libération ? Impensable dans une perspective française, la seule retenue. D’une guerre de reconquête coloniale ? Assurément, mais l’expression est gênante, et trop parlante. Excepté le Bréal - le seul qui n’ait pas peur des mots et soit d’une honnêteté remarquable : « Du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », annonce le titre du chapitre sur la guerre d’Algérie -, tous les autres s’en tiennent à un prudent clair-obscur.
La même ambiguïté concerne les combattants. Si l’on ne sait pas de quelle guerre il s’agit, on ne sait pas davantage qui se bat : les termes qu’on emploie tout naturellement lorsqu’on traite de la seconde guerre mondiale (les Allemands, les SS, l’occupant / les Français, les résistants) sont évidemment bannis. « L’occupant ? s’insurge une professeure agrégée. Mais vous perdez la tête ! L’occupant, c’est Klaus Barbie à Lyon. » Et Massu à Alger, non ? « Ah non, dit-elle en s’étouffant presque, vous exagérez ! Pourquoi vouloir assimiler la colonisation à autre chose ? »
Mais que les manuels assimilent implicitement la guerre d’Algérie à une croisade ne la choque pas outre mesure : « Les mots qui reviennent le plus souvent - les Européens, les musulmans - ne sont pas très exacts, j’en conviens, mais ce sont les plus commodes. » Les plus commodes, en effet, pour brouiller les cartes et diaboliser l’ennemi : comment s’identifier à des musulmans, quand, à l’école primaire, on a pris parti pour Charles Martel ?
Ni maquisards, ni résistants, ni patriotes
LE vocabulaire des manuels manque totalement de rigueur et d’honnêteté, prête constamment à confusion, mêle les genres (le politique et le psychologique) : l’un parle de « séparation douloureuse » (Hachette) - mais « douloureuse » pour qui ? l’autre, de « déchirements coloniaux » (Magnard), tel autre, d’indépendance « arrachée », avec guillemets, tandis qu’un quatrième, plus audacieux, n’en met pas. Presque tous éprouvent les plus grandes difficultés à nommer clairement cette guerre, sa finalité, ceux qu’elle confronte : aux Européens, aux colons, aux parachutistes s’opposent des musulmans, des fellaghas, des terroristes - jamais des maquisards, des résistants, des patriotes.
Les manuels sont tout aussi mal à l’aise quand il s’agit de nommer les faits. La plupart s’en tiennent au minimum, très peu évoquent les massacres de Sétif en 1945, encore moins le carnage de Philippeville en août 1955 et, entre le 1er novembre 1954 (« Toussaint rouge », « insurrection », « vague d’attentats ») et les accords d’Evian, citent, de la façon la plus neutre, la plus plate, les épisodes majeurs de la guerre : bataille d’Alger, chute de la IVe République, arrivée au pouvoir de de Gaulle, putsch des généraux, OAS, « retour des pieds-noirs ».
Presque tous évoquent la torture, mais la minimisent : « Certains militaires utilisent la torture » (Hatier), les massacres d’Européens entraînent une répression très dure « et même des tortures de la part de l’armée » (Belin). C’est regrettable, mais l’armée y est « contrainte » (Hachette), et comme il s’agit d’« arracher des renseignements » (Istra, Nathan), de « démonter les réseaux du FLN » (Hatier) et d’empêcher des attentats (presque toujours cités dans la même phrase où l’on parle des tortures), la fin, somme toute, justifie les moyens.
Ce n’est certes pas écrit noir sur blanc, c’est suggéré : loin de faire réfléchir les élèves sur le scandale d’une République qui foule aux pieds ses valeurs, les manuels font le dos rond, excusent quasiment, quand ils ne s’efforcent pas de justifier ou de légitimer ce qu’ils présentent presque tous comme un mal nécessaire, mais efficace : « Les paras brisent par la torture les réseaux du FLN » (Magnard). Les voilà donc absous : de tortionnaires, ils deviennent des Tarzans au grand coeur.
Gênés, d’autres emploient des euphémismes et disent sans dire : « Le FLN est malmené » (« bataille d’Alger »). « On est bien obligé de tenir compte des groupes de pression, du lobby de l’armée, par exemple, qui est très fort », explique un responsable éditorial des éditions Hachette, qui « assume », comme il dit, la phrase incriminée : « Nous avons fait le choix de ne pas citer la torture, qui est un sujet polémique. Un manuel n’est pas une tribune... On ne s’interdit pas de citer les faits, naturellement, mais il y a trois ans, quand le manuel a été écrit, donc avant le livre et les aveux de Massu, la torture n’était pas encore un fait historique. »
Un cas particulier, ce manuel ? Sur la torture, oui. Mais la plupart des autres choisissent tout autant leurs faits. Très discrets sur les raisons de cette guerre (ils invoquent plus volontiers l’opposition des Etats-Unis et de l’Union soviétique au maintien de la présence française en Algérie que les horreurs du colonialisme), très circonspects sur le déroulement des opérations (ratissages de mechtas, exécutions sommaires, napalm sur les Aurès, camps de regroupement ne sont pas évoqués), très avares de chiffres (aucun ne précise que plus de deux millions d’appelés ont été envoyés en Algérie), ils ne disent presque rien de l’opposition française à la reconquête.
Quelques-uns citent la démission du général de Bollardière, publient, dans la partie « documents » (ce qui évite de commenter), le « Manifeste des 121 » (3), signalent La Question, d’Henri Alleg. Mais aucun ne présente des extraits du Déserteur, de Maurienne, ou du Désert à l’aube, de Noël Favrelière, aucun ne rappelle la lettre-réquisitoire de Sartre au procès Jeanson (ici ou là, une vague allusion aux « porteurs de valises »), aucun ne mentionne les 269 saisies de livres et journaux en « métropole » (586 en Algérie), ni les films interdits (4), aucun n’analyse cette extraordinaire manipulation de l’opinion à laquelle se sont livrés, pendant huit ans, les différents gouvernements de la République : fausses promesses, mensonges, dénis - les « historiens » scolaires ne connaissent pas.
Aucun, enfin, ne prête attention aux conséquences, politiques, humaines, en France comme en Algérie, de la guerre : à la trappe les harkis, les pieds-noirs, les rappelés et leurs traumatismes, les centaines de milliers d’Algériens aux douars détruits, aux vies saccagées. La guerre, dites-vous ? Mais quelle guerre ? Commencée sans raison (puisqu’on n’en parle pas), la guerre d’Algérie s’achève, huit ans plus tard, sans laisser de traces (puisqu’on ne les évoque pas). Neutralisée, aseptisée, quasiment évacuée, elle ne risque pas d’inciter les élèves à la réflexion.
Ce n’est pas l’opinion, évidemment, de l’inspecteur général Jean-Louis Nembrini, qui se réjouit que sa présentation, dans les manuels, évite toute « dramatisation » : « Faire ressortir de manière excessive l’émotionnel, ce n’est pas servir l’objectivité historique. Il faut éviter le clinquant... Faire assimiler aux élèves les valeurs de la démocratie et de la République, ce n’est pas rechercher des coupables. »
Mais quelles valeurs transmet-on lorsque, sous prétexte d’objectivité, on met sur le même plan les bourreaux et les victimes, les tortionnaires et les torturés, le général de Bollardière, mis aux arrêts de forteresse pour s’être opposé à la torture, et les généraux putschistes, réhabilités par François Mitterrand ? Loin de respecter les valeurs, les porte-parole du pouvoir les bafouent, tout autant que leurs commanditaires.
« Les manuels sont de véritables véhicules de l’histoire officielle », analyse Sandrine Lemaire, agrégée d’histoire, chercheuse, et qui eut le plus grand mal à faire accepter à l’éditeur son chapitre sur la guerre d’Algérie. « Ce sont des échantillons particulièrement révélateurs de ce qu’un Etat veut faire passer en tant que mémoire. »
Les enseignants, sans doute, ne sont pas obligés de transmettre le message tel qu’il est émis : ils sont libres - les instructions officielles ne cessent de le rappeler - de construire leur cours comme ils l’entendent et de fournir aux élèves tous matériaux de réflexion qu’ils jugent utiles.
C’est vrai, mais l’exercice de cette liberté est singulièrement difficile. « Les programmes sont agencés de telle sorte, explique Mme V., qu’après avoir étudié la conquête de l’Algérie en 1re, les élèves abordent, en terminale, la décolonisation. Mais le système colonial lui-même, et les résistances qu’il a suscitées dès le début, sont évacués de la lettre des programmes. Il y a un grand vide entre la mise en place du système impérialiste et sa contestation. »
Le plus contraignant, poursuit cette historienne, n’est pas tellement le contenu idéologique - « Nous sommes quand même capables de prendre de la distance ! », mais « l’obligation d’assurer un enseignement exclusivement synthétique, sans avoir donné des pistes d’analyse. C’est là que le bât blesse. On présente aux élèves une synthèse que ne prépare aucune analyse. » Autrement dit, une pseudo-synthèse. Ou un résumé, sans étude préalable de ce qui est résumé. C’est absurde, et c’est voulu : c’est à ce prix-là qu’on n’entre pas dans les détails, passe sous silence ce qui gêne, construit un discours le plus consensuel possible et propose aux élèves une lecture sans relief des événements.
« Un cours d’histoire n’est pas une cour d’appel »
LA parade, pour l’enseignant qui respecte son métier et refuse de faire le jeu (truqué) du pouvoir ? Essayer de combler les lacunes, en privilégiant l’étude détaillée de deux ou trois questions du programme - du coup, il en sacrifie d’autres -, en composant pour ses élèves des fiches complémentaires, en chargeant des volontaires de constituer un dossier. « Tâche difficile, souligne Mme V. Il faut ruser avec le temps, qui nous presse, et ne pas oublier qu’en fin d’année il y a l’examen - le brevet, le bac. On doit donc faire tout le programme, et si l’on s’arrête un peu trop sur une question, on risque de passer trop vite sur une autre. C’est un vrai casse-tête. »
De temps à autre, Mme V. et ses collègues invitent un intervenant. Mais en dehors des heures de cours, et à condition que l’administration donne son accord. Celle de leur lycée est libérale. Mais il arrive qu’à l’échelon du proviseur, de l’inspecteur d’académie ou du rectorat il y ait blocage : en poste, il y a peu d’années, dans l’académie de Reims, Sandrine Lemaire se vit interdire par le recteur l’organisation d’une exposition sur « images et colonies » : le bureaucrate qui la reçut pour lui signifier cette interdiction refusa de lui transmettre la lettre du recteur - parfaitement arbitraire.
Mme V., Sandrine Lemaire, d’autres professeurs, ici et là : une minorité. La plupart ne prennent pas d’initiatives « intempestives », font leur cours sans zèle excessif et s’en tiennent à un discours qu’ils croient neutre : « Un cours d’histoire n’est pas une cour d’appel, décrète une agrégée... La torture ? Je n’y passe pas plus de dix minutes ! ajoute-t-elle, excédée. Il y a beaucoup trop de pathos autour de ça. Moi, je réagis en historienne... Ce qui n’autorise pas, bien sûr, à tenir un discours purement chirurgical, mais enfin... »
Sont-ils moins méprisants, bien des enseignants ne sont pas outillés intellectuellement pour construire un contre-discours. Formés comme tout le monde par l’école républicaine, ils manquent souvent d’éléments pour s’écarter des chemins balisés. D’une université à l’autre, les programmes varient - on peut très bien réussir aux concours sans avoir étudié en détail la guerre d’Algérie, qui, au demeurant, « tombe » très rarement à l’oral, et encore plus rarement à l’écrit - et l’on peut devenir professeur des écoles (instituteur) sans avoir appris ce qu’on devra enseigner : « Les deux tiers des candidats qui se présentent au concours d’entrée à l’IUFM n’ont pas fait d’histoire depuis le bac, explique Gilles Ragache, maître de conférences en poste dans un institut universitaire de formation des maîtres. Et au concours, l’histoire est une matière à option... »
Mais il y a pire : il n’est pas sûr que les horaires d’histoire, dans les nouveaux programmes, ne soient pas réduits. Certains craignent même que l’histoire, comme les arts plastiques ou la musique, ne soit reléguée dans les matières à option : « L’introduction à l’école élémentaire des langues vivantes et de la technologie exige des coupes claires ailleurs, annonce une responsable d’IUFM. L’histoire est directement menacée. »
Des programmes allégés (au mieux !), des maîtres encore moins bien formés, des élèves encore plus ignorants et, dans le second cycle, moins capables d’assimiler des connaissances encore plus condensées et souvent biaisées : c’est toute la mémoire d’une jeunesse qu’en fidèles héritiers de Guy Mollet les faussaires en place manipulent. « La décolonisation, la guerre d’Algérie, c’est un peu comme une étoile qui s’éloigne, conclut un enseignant, ce n’est déjà plus qu’un point dans le ciel. » Un point, si toutes choses demeurent égales, que demain on ne verra plus.
- bibliographie
Moscou et la formation du Nouveau Système Mondial
- Vitaly I. Churkin, Représentant Permanent de la Fédération de Russie aux Nations Unies.
La Russie ne peut pas revenir en arrière dans le monde d’aujourd’hui étant donné que Moscou voit dans les événements actuels, et dans sa confrontation avec l’Occident - États-Unis et Europe - l’occasion de cristalliser un nouvel ordre mondial, surpassant l’ordre (si l’on peut appler cela un « ordre ») qui a prévalu depuis l’après Guerre froide et l’effondrement de l’Union Soviétique ; un ordre caractérisé par l’uni-polarité, et qui tend vers la multi-polarité depuis la guerre de 2006 au Liban.
C’est ce que Vladimir Poutine a voulu signifier le 14 janvier 2012 lorsqu’il a annoncé que nous assistions à la formation d’un ordre mondial nouveau, différent de celui qui avait émergé après la chute de l’Union Soviétique. Cela implique que Moscou ira jusqu’au bout pour contrecarrer toute tentative de stopper ce processus, y comprit si cela implique d’aller au conflit. La déclaration du ministre russe des Affaires étrangères selon laquelle l’Occident commettrait une grave erreur s’il s’imaginait pouvoir attaquer l’Iran - suivie d’une autre déclaration de Poutine selon laquelle si l’Occident tentait une action unilatérale sur la scène internationale, Moscou ne resterait pas immobile ; et même répondrait puissamment - n’était rien d’autre qu’un ultimatum signifiant que Moscou n’entendait plus marchander comme ce fut le cas en Irak, ou rester indécis comme en Libye, et qu’aujourd’hui tout concoure à la mise en place de l’ordre mondial nouveau, dans le sillage du retrait stratégique étasunien d’Irak, et au moment où le président Barack Obama annonce une réduction des effectifs des forces US de 750 000 à 490 000 ainsi qu’une réduction du budget militaire à 450 milliards de dollars.
Ce qui précède implique l’incapacité de lancer au même moment deux opérations militaires distinctes, mais aussi annonce le démarrage de la confrontation avec la Chine en Asie du Sud-Est (et l’armement de cette région). Beijing a répliqué, le 7 janvier 2012, en déclarant que « Washington n’était plus en mesure d’empêcher le Soleil Chinois de se lever ». Washington est en train de commettre à nouveau la folie d’affronter la Chine, ayant perdu la bataille avec Moscou sur de nombreux fronts, que cela soit dans le grand jeu du gaz au Turkmenistan et en Iran ou sur les côtes orientales de la Méditerranée (avec l’annonce de sa nouvelle stratégie, Washington se retire de la région, tout en s’engageant à garantir la stabilité et la sécurité du Proche-Orient en affirmant qu’il restera vigilant).
Poutine, à propos de sa stratégie, a écrit récemment : « le monde s’apprête à rentrer dans une zone de turbulence longue et douloureuse » et c’est à prendre en considération bien au delà des simples déclarations d’intention électorales. Ainsi, il affirme clairement que la Russie ne poursuit pas l’objectif illusoire d’une domination unipolaire en plein effondrement, et qu’elle ne pourra pas garantir la stabilité mondiale, à un moment où les autres centres d’influence ne sont pas encore prêts à assumer collectivement cette charge. En d’autres termes, nous nous trouvons au seuil d’une longue période de confrontation avec le système unipolaire, qui durera tant que les autres puissances influentes n’auront pas consolidé un ordre mondial nouveau.
D’habitude, les États-Unis se retirent quand leurs perspectives de succès ne sont ni rapides, ni sûres. Ils savent parfaitement combien leur économie se détériore et combien l’influence de leur force militaire diminue, surtout après avoir perdu son prestige du fait d’un recours intempestif à la guerre. Poutine, bien qu’il réalise que le temps ne fait pas marche arrière, invite les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, du G8 et du G20 à stopper toute velléité de faire émerger des tensions sur des bases ethniques ou sociales, ou des forces destructrices qui puissent menacer la sécurité mondiale. C’est une indication claire du refus dans les instances décisionnelles des tendances religieuses et des groupes armés qui n’adhèrent pas au système des États-Nations. Ces groupes, Poutine les identifie clairement comme les alliés objectifs des États qui sont en train d’exporter la « démocratie » par des voies militaires et par la coercition. Moscou ne fera pas l’économie d’affronter ces tendances politiques et ces groupes armés. Le Premier ministre russe conclut en affirmant que la violation du droit international n’est plus justifiable, même si cela partait d’une bonne intention. Ceci signifie que les Russes n’accepteront plus aucune tentative de la part de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis de remplacer le principe de souveraineté par celui d’ingérence humanitaire.
En réalité, les USA ne peuvent pas se retirer complètement du Proche-Orient. Ils sont simplement en train de réaménager cette zone pour une « guerre par proxy ». Ceci advient à un moment où Poutine admet que les puissances émergentes ne sont pas encore prêtes à prendre leur position dans le nouveau monde non-unipolaire. Ces puissances émergentes sont la Chine, l’Inde, et en général les États de l’Organisation de Coopération de Shanghai. Ceci implique ce qui suit :
Il est certain que les pays impliqués dans la lutte seront parties prenantes de la nouvelle partition, et que cette future partition internationale ne se fera pas nécessairement à leurs dépends, en tant qu’ils sont impliqués dans la lutte. La nouvelle partition mondiale se fera en fait au détriment des autres pays se situant en périphérie du conflit, ou qui seront les instruments du conflit. Parmi les règles des conflits internationaux, il en est une qui dit que l’engagement en lui même dicte la répartition - cela s’est vérifié jusqu’à maintenant - à condition que les-dits pays ne perdent pas leur capacité d’initiative, leur libre-arbitre et leur possibilité d’action, et qu’ils suivent le principe de fermeté, qui est la règle fondamentale dans la gestion des périodes de crise.
La réalité est que la gestion des crises sera le lot commun pour la phase qui s’annonce, et cela durera peut-être des années. Le vrai danger est que l’on se mette à régler les crises par l’intermédiaire d’autres crises, ce qui signifie que la Méditerranée Orientale et l’Asie du Sud-Est risquent de devenir des zones chroniquement agitées.
Marie-Ange Patrizio
LES MÉMOIRES DU RACISME
DL : DF , ZS , MF
De la traite noire à l’apartheid, en passant par les théories scientifiques du XVIIIe siècle, Le Dessous des Cartes s’interroge sur la persistance du racisme et attaque les idées reçues de cette construction culturelle et politique.
Lectures
- Exterminez toutes ces brutes ! Essai
- Sven Lindqvist trad. du suédois Alain Gnaedig avec une préface de Patrick de Saint-Exupéry Les Arènes
- Ce livre est le récit d'un double voyage : celui d'un homme qui traverse le Sahara et qui, parallèlement, remonte le temps à travers l'histoire du concept d'extermination. Dans de petits hôtels du désert battus par les sables, son étude se concentre sur une phrase du roman de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres : « Exterminez toutes ces brutes ! » Pourquoi Kurtz, le héros du livre, conclut-il par ces mots son rapport sur la mission civilisatrice de l'homme blanc en Afrique ? Que signifiaient-ils pour Conrad et ses contemporains ? Mêlant librement l'essai, l'autobiographie, la littérature et le carnet de voyage, cheminant à travers l'histoire des sciences et des idées, Sven Lindqvist retrace les fondements idéologiques qui justifièrent l'anéantissement de peuples entiers au nom du Progrès et de la Civilisation. Un témoignage saisissant sur les origines du génocide. Sven Lindqvist est aussi l'auteur de Terra Nullius, sur la décimation, au cours du XIXe siècle, de la population aborigène d'Australie.
- DVD « Nous autres - Éucation contre le racisme »
- Lilian Thuram avec la participation de nombreux spécialistes Fondation Lilian Thuram/MGEN/CASDEN
- La Fondation Lilian Thuram, la Mutuelle générale de l'éducation nationale (MGEN) et la Casden ont conçu un programme multimédia d’éducation contre le racisme à destination des écoles primaires. Le programme éducatif « Nous Autres » est conçu comme une séquence de recherche et de réflexion collective entre les enseignants et les élèves. Il propose aux enseignants des ressources documentaires, une démarche pédagogique et des documents pour la classe, afin de les aider à apprendre aux enfants à rejeter les préjugés, les stéréotypes et les évidences trompeuses. La lutte contre le racisme passe en effet nécessairement par une prise de conscience et donc par l’éducation. Il faut diffuser, et surtout enseigner, les connaissances scientifiques fondamentales indispensables pour structurer une pensée humaniste. Destiné aux classes de CM1 et CM2, ce programme permet de sensibiliser potentiellement 1,3 million d’enfants. Avec le concours de chercheurs prestigieux : le paléoanthropologue Yves Coppens, la généticienne Evelyne Heyer, les historiens Pascal Blanchard et Odon Vallet, le rapporteur spécial des Nations unies (2002-2008) Doudou Diène, la psychiatre Marie-Rose Moro, le sociologue Michel Wieviorka, le géopoliticien Pascal Boniface, la politologue Françoise Vergès, le psychothérapeute Patrick Estrade, la muséologue Elisabeth Caillet, le commissaire d’exposition André Magnin, l’anthropologue et didacticien Ninian van Blyenburgh… Pour toute commande ou information complémentaire : www.thuram.org/
- Manifeste pour l’égalité
- Lilian Thuram avec la contribution de ses invité-e-s Autrement / Collection Manifeste
- Avec son Manifeste pour l’égalité, Lilian Thuram livre un témoignage sensible et percutant, pour combattre avec force les inégalités. Il démontre qu’elles sont avant tout des constructions politiques, qu’il s’agisse de discriminations envers les femmes, de racisme, d’homophobie… Dans cet ouvrage pédagogique et militant, Lilian Thuram se raconte, expose sa prise de conscience, partage son expérience et invite à changer nos imaginaires. En menant cette réflexion, il rassemble autour de lui historiens, scientifiques, philosophes, artistes... Autant de témoins, d’experts et d’acteurs qui ont pour ambition de construire une société plus juste et plus fraternelle. Il offre ainsi un entretien croisé avec Françoise Héritier sur l’inégalité homme-femme, donne la parole à Henriette Walter au sujet du métissage linguistique, à Yves Coppens sur les origines de la pluralité, convie Odon Vallet pour parler du monde des religions et Arsène Wenger à propos d’un football sans frontières. Invitant à mieux appréhender notre société actuelle et à venir, ces textes incitent chacun à mieux se connaître. Richement illustré, ce Manifeste offre une variété narrative et graphique que viennent soutenir les œuvres d’artistes reconnus (Bruce Clarke, Chéri Samba), les dessins de nombreux illustrateurs (Plantu, Gérard Dubois, Philippe de Kemmeter, Jean-François Martin, Christophe Merlin, Muzo, etc.) ainsi que les portfolios des photographes JR et Patrick Zachmann.
- Mes étoiles noires - De Lucy à Barack Obama
- Lilian Thuram et Bernard Fillaire Philippe Rey
- « L'homme, petit ou grand, a besoin d'étoiles pour se repérer. Il a besoin de modèles pour se construire, bâtir son estime de soi, changer son imaginaire, casser les préjugés qu'il projette sur lui-même et sur les autres. Dans mon enfance, on m'a montré beaucoup d'étoiles. Je les ai admirées, j'en ai rêvé: Socrate, Baudelaire, Einstein, Marie Curie, le général de Gaulle, Mère Teresa... Mais des étoiles noires, personne ne m'en a jamais parlé. Les murs des classes étaient blancs, les pages des livres d'histoire étaient blanches. J'ignorais tout de mes propres ancêtres. Seul l'esclavage était mentionné. L'histoire des Noirs, ainsi présentée, n'était qu'une vallée d'armes et de larmes. Pouvez-vous me citer un scientifique noir? Un explorateur noir? Un philosophe noir? Un pharaon noir? Si vous ne le savez pas, quelle que soit la couleur de votre peau, ce livre est pour vous. Car la meilleure façon de lutter contre le racisme et l'intolérance, c'est d'enrichir nos connaissances et nos imaginaires. Ces portraits de femmes et d'hommes sont le fruit de mes lectures et de mes entretiens avec des spécialistes et des historiens. De Lucy à Barack Obama, en passant par Esope, Dona Béatrice, Pouchkine, Anne Zingha, Aimé Césaire, Martin Luther King et bien d'autres encore, ces étoiles m'ont permis d'éviter la victimisalion, d'être capable de croire en l'homme, et surtout d'avoir confiance en moi. » Lilian Thuram, né en Guadeloupe en 1972, a connu une carrière prestigieuse de footballeur international: champion du monde en 1998, champion d'Europe en 2000, vice-champion du monde en 2006, ainsi que de nombreux titres en club. II a détenu jusqu'au 28 octobre 2008 le record de sélections en équipe de France, record appartenant aujourd'hui à Sandrine Soubeyran, capitaine de l'équipe de France féminine. En 2008, il a créé la Fondation Lilian Thuram, éducation contre le racisme. Cet ouvrage a été rédigé en collaboration avec Bernard Fillaire.
- La France noire - Trois siècles de présence des Afriques, des Caraïbes, de l'Océan indien & d'Océanie
- Pascal Blanchard La Découverte
- La France noire est une longue histoire, qui commence au XVIIe siècle au moment du Code noir et traverse trois siècles d'histoire de France, trois siècles de présences caribéennes, africaines, issues des États-Unis ou de l'océan Indien dans l'hexagone. Ces présences ont contribué à bâtir l'histoire politique, culturelle, militaire, artistique et économique de ce pays et de la République. Cette anthologie en raconte l'histoire (oubliée), en montre les traces et les images (nombreuses) et en souligne toutes les contradictions du temps des "sauvages" à celui de la citoyenneté. Être noir en France, quel que soit le pays, la colonie ou le département d'où l'on vient, c'est s'inscrire dans un récit peuplé de héros, de lieux de mémoire, de mythes, de combats, de rêves et d'échecs, mais c'est aussi s'inscrire aujourd'hui dans ces identités multiples qui sont partie intégrante de la France du XXIe siècle. Pascal Blanchard est historien, chercheur associé au CNRS, spécialiste du "fait colonial" et des immigrations. Il a co-dirigé les huit ouvrages du coffret Un siècle d'immigration des Suds en France et les ouvrages Ruptures postcoloniales - Les nouveaux visages de la société française (La Découverte, 2010), Corps et Couleurs (CNRS Éditions, 2008) et Human Zoos : Science and spectacle in the Age of colonial Empires (Liverpool,2008). Documentariste, il a proposé Les Noirs en couleur (Canal+, 2007) et Noirs de France (France 5, 2011).
- Culture coloniale - La France conquise par son Empire (1871-1931)
- Sous la direction de Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire Autrement
- En un peu plus d'un demi-siècle, des débuts de la IIIe République à l'exposition de Vincennes de 1931, la France a changé sa relation au monde. Bien davantage que des aventures lointaines, les conquêtes coloniales sont l'un des ciments de la société française. La culture coloniale n'est pas un simple énoncé propagandiste, une vulgate étatique, mais bien une imprégnation populaire qui n'a, en fin de compte, plus grand-chose à voir avec la colonisation proprement dite. Très vite, pour légitimer son œuvre coloniale, la IIIe République va consciemment concevoir, organiser, exposer et relayer cette culture coloniale, curieux agrégat de savoirs scientifiques mal assis, de fascination exotique, d'orgueils nationaux et de calculs politiques éprouvés. L'œuvre coloniale s'étend au cinéma, au théâtre, à la littérature, à l'école, à la chanson, à l'armée et aux divers supports publicitaires. La propagande conjuguée à la crainte d'un déclin de la France feront si bon ménage que la quasi-totalité de la classe politique et des milieux économiques se retrouve sous la bannière de l'Empire lors de l'Exposition coloniale internationale de 1931, superproduction républicaine où le zoo devient humain. À l'issue de ce voyage dans notre mémoire coloniale, une évidence s'impose : avons-nous véritablement décolonisé, à l'heure du 80e anniversaire de la grande exposition de 1931, la société française et nos imaginaires ? Pour continuer l'histoire, Autrement a édité, des mêmes auteurs : Culture impériale 1931-1961 - Les colonies au coeur de la République, avec une préface de Didier Daeninckx et Culture post-coloniale 1961-2006 - Traces et mémoires coloniales en France avec Nicolas Bancel et une préface de Abdourahman-A Waberi. Pascal Blanchard est historien, chercheur associé au laboratoire Communication et Politique du CNRS, spécialiste de l'histoire coloniale et des immigrations des Suds en France. Sandrine Lemaire, agrégée et docteur en histoire de l'Institut universitaire européen de Florence, vice-présidente de l'Achac. Elle est spécialiste des mécanismes de la propagande coloniale au XXe siècle et de la construction des imaginaires coloniaux, et travaille sur les systèmes de propagande européens.
- Œuvres / Frantz Fanon
- Édition et préfaces : Achille Mbembe et Magali Bessone La Découverte
- Né à la Martinique en 1925, mort à Washington en 1961, psychiatre et militant anticolonialiste, Frantz Fanon a laissé une œuvre qui, un demi-siècle plus tard, conserve une étonnante actualité et connaît un rayonnement croissant dans le monde entier. Médecin-chef à l'hôpital psychiatrique de Blida (Algérie) à partir de 1953, il est confronté aux effets de la situation de "déshumanisation systématisée" dont sont victimes les "indigènes". Cela le conduit très vite à rejoindre le combat du Front de libération nationale (FLN) qui a engagé en novembre 1954 la "guerre de libération" de l'Algérie. Deux ans plus tard, il démissionne de son poste et rejoint le FLN à Tunis, où il collabore au journal El Moudjahid, avant d'être emporté, le 6 décembre 1961, par une leucémie à l'âge de trente-six ans. Sa trajectoire fulgurante est marquée par la publication de trois livres majeurs : Peau noire, masques blancs (Seuil, 1952), L'an V de la révolution algérienne (Maspero, 1959), Les Damnés de la terre (Maspero, 1961). Et en 1964, François Maspero publie un recueil de certains de ses textes politiques, sous le titre Pour la révolution africaine. Ce sont ces quatre ouvrages que réunit ce volume, complété par une préface de l'historien Achille Mbembe et une introduction de la philosophe Magali Bessone. Achille Mbembe, Camerounais, est professeur d'histoire et de science politique à l'université de Witwatersrand à Johannesbourg (Afrique du Sud). Chercheur au Witwatersrand Institute for Social and Economics Research (IMSER), il enseigne également au département de français à Duke University (États-Unis). Il est notamment l'auteur de De la postcolonie : essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine (Karthala, 2000) et de Sortir de la grande nuit (La Découverte, 2010). Magali Bessone, maître de conférences en philosophie politique à l'université de Rennes 1, est spécialiste des théories de la justice. Elle est notamment l'auteur de La Justice (GF-Flammarion, 2000) et A l'origine de la République américaine (Michel Houdiard, 2007) et traductrice et présentatrice de WEB Du Bois, Les Ames du peuple noir (La Découverte, 2007).
- Des victimes oubliées du nazisme - Les Noirs et l'Allemagne dans la première moitié du XXe siècle
- Catherine Coquery-Vidrovitch Le Cherche-Midi / Collection : Documents
- Après avoir été longtemps négligée, la question du sort de la minorité noire et métisse dans l'Allemagne hitlérienne suscite depuis quelques années nombre d'interrogations – et d'approximations. En historienne Catherine Coquery-Vidrovitch a voulu remonter aux sources des persécutions dont furent victimes les Noirs sous le régime nazi. Le racisme ordinaire, enfant naturel du colonialisme allemand, entraîna au début du XXe siècle le massacre des Herero, dans le sud-ouest africain. Ensuite se mit en place un racisme scientifique, prélude à la montée du nazisme. Après la prise du pouvoir par Hitler viendront les lois racistes, la stérilisation, les massacres de prisonniers et les déportations. Un document implacable sur l'un des aspects les moins connus des crimes du IIIe Reich commenté sur : http://www.africultures.com Catherine Coquery-Vidrovitch est historienne et professeure émérite de l'université Paris Diderot. Elle a récemment publié en 2009 : Enjeux politiques de l'histoire coloniale (Agone).
- Codes noirs - De l'esclavage aux abolitions
- André Castaldo avec une préface de Christiane Taubira Dalloz-Sirey / Collection : A Savoir
- L'esclavage est caractérisé par le droit de propriété qu'un homme peut avoir sur un autre : cette "chose" n'est plus une personne juridique. Mais a-t-il disparu ? Hélas non. Si l'esclavage pratiqué dans les anciennes possessions coloniales n'est plus, il survit toujours en quelques pays. Et il s'en faut de beaucoup que toutes les formes de dépendance qui portent atteinte à la liberté et à la dignité humaine se soient effacées. Du premier Code noir de 1685 aux dernières conventions internationales et à la loi du 21 mai 2001 s'exhale la grande misère humaine. Christiane Taubira, auteur de la loi du 21 mai 2001 reconnaissant la traite négrière et l'esclavage comme crime contre l'humanité, est députée de Guyane. André Castaldo, doyen honoraire de la Faculté de droit de l'université Paris XIII (Paris-Nord) est professeur à l'Université Paris II (Panthéon-Assas).
- L'Occident et les autres - Histoire d'une suprématie
- Sophie Bessis La Découverte / Collection : La Découverte/Poche
- L'Occident gouverne le monde depuis si longtemps que sa suprématie lui paraît naturelle. Elle est à ce point constitutive de son identité collective qu'on peut parler d'une véritable culture, sur laquelle les Occidentaux continuent de construire leurs rapports avec l'Autre : rien ne semble ébranler durablement la conviction qu'ils ont de leur supériorité. C'est ce noyau obscur de la culture occidentale que Sophie Bessis explore dans ce livre. Après une synthèse historique des relations de l'Occident avec les "autres", depuis la Renaissance, et des contenus successifs donnés à l'universel, elle propose un état des lieux des rapports de forces actuels – notamment économiques – entre ce qu'on appelle communément le Nord et le Sud. Elle étudie les formes nouvelles d'hégémonie des puissances mondiales, les réactions qu'elles suscitent dans les Suds, et les mutations en cours, peut-être porteuses d'un changement de l'ordre du monde. Et elle propose, sur cette base, des réponses stimulantes à tous ceux qui se posent des questions sur le cours actuel et sur les sens multiples de la mondialisation. Une lecture commentée sur : http://www.peripheries.net
Ailleurs sur le web
- Les colloques du musée du quai Branly
- actesbranly.revues.org/60
- Depuis l’ouverture du musée du quai Branly en 2006, le département de la Recherche et de l’Enseignement propose des colloques aux longs cours permettant interventions des plus grands spécialistes et débats publics. Le site des actes de colloques en restitue les enjeux et les débats. Le colloque Histoire de l'art et anthropologie a nourri de nombreuses contributions qui ont fait l'objet d'une publication papier sous le titre : Cannibalismes disciplinaires. Quand l'histoire de l'art et l'anthropologie se rencontrent. Le site cité ici en restitue de nombreux textes en version intégrale dont le travail de Martial Guédron intitulé Nature, idéal et caricature. La perception des types physiques chez les premiers anthropologues. Martial Guédron, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Strasbourg, fut avec Sophie Harent, commissaire de l'exposition Beautés monstres. Curiosités, prodiges et phénomènes présentée au musée des Beaux-Arts de Nancy de 2009 à 2010. Le « monstrueux », dérivé du latin "monstrum" est, étymologiquement parlant, ce qui est offert à la vue ; il a donc pu faire la fortune de nombreux forains ou entrepreneurs de spectacles. L'exposition Exhibitions - L'invention du sauvage en rend compte jusqu'au 3 juin 2012. Elle a été récemment récompensée par le prix Meilleure exposition 2011 aux Globes de cristal art et culture : http://www.quaibranly.fr/
- Racisme : vaccins
- www.thuram.org/
- "On ne naît pas raciste, on le devient. Cette vérité est la pierre angulaire de la Fondation Éducation contre le racisme. Les phénomènes racistes contemporains peuvent être dépassés si nous admettons que l’histoire nous a conditionné, de génération en génération, à nous voir avant tout comme des Noirs, des Blancs, des Maghrébins, des Asiatiques …" Lilian Thuram. La fondation est soutenue par la CASDEN, la MGEN et la Fondation du FC Barcelone. Ses actions s’appuient sur l’expertise d'un comité scientifique de haut niveau. La Fondation Lilian Thuram, la MGEN et la CASDEN se sont associées pour créer un double DVD dédié aux enseignants qui souhaitent mener une réflexion collective avec leurs élèves sur le thème du racisme. Destiné aux classes de CM1 et CM2, ce programme permettra de sensibiliser potentiellement 1,3 million d’enfants.
- Tous des monstres ?
- www.cndp.fr/tdc/tous-les-numeros/exhibitions-linvention-du-sauvage.html
- Entre les années 1850 et les années 1930, les « indigènes » des empires coloniaux occidentaux ont été exhibés dans des expositions et des spectacles « ethnologiques », véritables « zoos humains » où s’est enraciné un racisme populaire. L'exposition : Exhibitions. L’invention du sauvage a fait l'objet d'un dossier complet de la revue Textes et documents pour la classe, n°1023, édité par le CNDP (Centre National de Documentation Pédagogique) en novembre 2011. La revue TDC (Textes et Documents pour la Classe), propose tous les quinze jours, un dossier complet consacré à un thème choisi selon une alternance : art, littérature, histoire, géographie, science, éducation civique. Le site propose des textes en ligne et des séquences pédagogiques.
- Colonalisme : penser à l’avenir
- www.achac.com/
- « Penser la postcolonie, c’est nécessairement comprendre comment les phénomènes engendrés par le fait colonial se sont poursuivis, mais aussi métissés, transformés, résorbés, reconfigurés… C’est accepter que pour comprendre la France du XXIe siècle et ses crises, il est tout simplement indispensable de tenir compte, lucidement et sans passion, des héritages coloniaux » La Fracture coloniale. La société française au prisme des héritages coloniaux. Éditions de La Découverte, sous la direction de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire. Le groupe de recherche ACHAC (Association pour la Connaissance de l'Histoire de l'Afrique Contemporaine) est un collectif composé d'historiens, de politologues, d'anthropologues, d'historiens de l’art…que dirige Pascal Blanchard. Les programmes et projets (manifestations, parutions, audio-visuels) se focalisent autour de quatre grands thèmes : idéologie coloniale et héritages post-coloniaux, culture coloniale en France , immigration des Suds en France et enfin le programme Stéréotypes, imaginaires et expositions ethnographiques. Ce travail s'est conclu récemment par la parution de l’ouvrage collectif Zoos humains et exhibitions coloniales. 150 ans d’inventions de l’Autre aux éditions La Découverte (2011) rassemblant plus de 40 contributions des meilleurs spécialistes de la question. Pascal Blanchard est aussi commissaire de l'exposition Exhibitions. L’invention du sauvage qui se tient au musée du quai Branly jusqu'au 3 juin 2012 et en a co-dirigé le catalogue. L'ACHAC est aussi partenaire de la série documentaire Noirs de France. De 1889 à nos jours : une histoire de France diffusée sur TV5 en février 2012.
- Safaris humains ou le racisme en tongues
- www.survivalfrance.org/actu/8002
- Les Jarawas, dans les îles Andaman de l'Océan indien, ont refusé tout contact avec le monde extérieur jusqu’en 1998. Ils font face aujourd’hui à de sérieuses menaces. Les braconniers et les touristes envahissent leurs forêts et les autorités locales ne respectent toujours pas l’ordre de la Cour suprême indienne de fermer la route qui traverse la réserve de la tribu. En 1999 et en 2006, les Jarawas ont été touchés par une épidémie de rougeole, une maladie qui a anéanti plusieurs peuples suite à leur premier contact avec le monde extérieur. Un dossier édifiant.
- Human trafficking and modern-day slavery
- gvnet.com/humantrafficking/
- "Trafficking has a broad global impact as well. It weakens legitimate economies, fuels violence, threatens public health and safety, shatters families, and shreds the social fabric that is necessary for progress. And it is an affront to our basic values and our fundamental belief that all people everywhere deserve to live and work in safety and dignity." Ainsi s'exprimait la secrétaire d'État Hillary Clinton, dans le rapport 2009 de l'U.S. State Department concernant le trafic des personnes. Le site, qui recense toutes les données par pays, a été créé par le professeur émérite Martin Patt, (University of Massachusetts) avec l'aide de Dmitriy Ioselevich , Alex Burka, Arkadiy Abramov et Mark Siegel. Le dernier rapport américain sur la traite moderne des humains est accessible sur: www.state.gov/j/tip/rls/tiprpt/2011/
- Droits fondamentaux en Europe
- fra.europa.eu/fraWebsite/home/home_fr.htm
- L'agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA) a été créée en 2007. Elle est née de l'ancien observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (EUMC), créé en 1997 et lui-même mis en place par la commission consultative, dite Jean Kahn, de 1994. L'agence est basée à Vienne, en Autriche. Son dernier rapport (janvier 2012) s'appuie sur plus de dix ans de recherches menées par l'agence elle-même et par son prédécesseur, l'EUMC. Il livre une analyse des progrès accomplis et des obstacles encore existants quant à l'application de la directive de l'Union européenne. Le rapport indique que les États membres disposent désormais d'un cadre législatif en place interdisant la discrimination raciale ou ethnique ; d'un ou de plusieurs organismes de promotion de l'égalité en place chargés de promouvoir l'égalité sans distinction de race ou d'origine ethnique. Avant que la directive ne soit adoptée, de nombreux États membres étaient dépourvus d'un cadre législatif ou institutionnel détaillé concernant la discrimination raciale. Depuis l'adoption de la directive, des politiques visant à promouvoir l'égalité raciale et ethnique ont été introduites par les employeurs sur les lieux de travail et par le biais d'accords avec les syndicats.
- Frantz Fanon
- www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-des-mouvements-noirs-en-france-24-2011-12-06
- Né à la Martinique en 1925 et mort en 1961, Frantz Fanon, psychiatre et militant anticolonialiste a laissé une oeuvre d'une étonnante actualité. Il publie trois ouvrages majeurs : Peau noire, masque blanc (1952) ; L'An V de la révolution algérienne (1959) et Les Damnés de la terre (1961). Les problématiques du racisme et de la race occupent une place centrale dans ses premiers écrits politiques. En 1956, il participe au premier congrès des écrivains et artistes noirs, organisé par la revue dirigée par Alioune Diop, Présence africaine. Le site de l'émission de France-Culture La Fabrique de l'Histoire en propose la rediffusion, suivie des éclairages de Matthieu Renault et Rafik Chekkat et Jacques Chevrier.
Agenda
- 16e Festival de l’imaginaire - rituels, spectacles et musiques du monde
- Maisons des cultures du monde - Paris Du 9 mars au 17 juin 2012 Un événement réalisé par la Maison des cultures du monde sous la direction d’Arwad esBer
- "C'est ensemble que nous pourrons défendre la diversité culturelle de l'humanité, nous enrichir en reconnaissant l'Autre, cet Autre qui est constitutif de nous-mêmes."Arwad Esber Dédiée à l’accueil des manifestations étrangères selon tous leurs modes d’expression et quel que soit leur milieu d’origine – profane ou sacré, savant ou populaire, professionnel ou non professionnel, lettré ou oral, traditionnel ou contemporain –, la Maison des cultures du monde œuvre à la promotion et à la défense du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le Festival de l'imaginaire y apporte chaque année une réponse en partageant avec le public une programmation qui explore l'imaginaire de l'humanité, levant le voile sur des arts parfois méprisés, souvent marginalisés. Ce programme exigeant essaimera sur la scène parisienne, par exemple, les marionnettes Yakshagana du Karnataka, le Hat Chéo, (théâtre populaire dansé et masqué) du Vietnam, les Qhapaq Negro péruviens, mais aussi les Rifaï, une confrérie soufie qui s'est étendue depuis Bagdad jusqu'aux Balkans, ou encore l'orchestre arabo-andalou de Fès. Le festival s'achève en juin sur une programmation dédiée au Cap-Vert. La Maison des cultures du monde a été fondée en 1982 par Chérif Khaznadar afin de répondre à la nécessité d’appliquer le principe de réciprocité dans les relations culturelles françaises avec le monde. Elle est internationalement reconnue pour son expertise en matière de prospection sur le terrain, d’ingénierie culturelle et de programmation (spectacles, concerts, rituels, performances, rencontres, expositions,etc.) notamment dans le cadre du Festival de l’imaginaire. La Maison des cultures du monde, dirigée actuellement par Arwad Esber, est également l’opérateur délégué du ministère de la Culture et de la Communication pour la conception et la réalisation de programmes d’accueil et de formation (programmes “Courants”) destinés à des responsables culturels de tous les pays du monde. www.mcm.asso.fr